Le mortier de 75 mm modèle 1915 type A réalisé par la firme Schneider tirait à courte distance l’obus explosif de 75 mm modèle 1900, d’un poids de 5,4 kg et renfermant 775 g de Mélinite. Il pouvait également tirer les obus explosifs modèles 1915 types FN ou GN, d’un poids de 5,315 kg dont 740 g de Mélinite.
L'accélérations réduites, permettait l’emploi de certains corps d’obus qui auraient été refusés pour le tir par canon en raison d’une quelconque défectuosité.
Certains corps pour obus modèle 1915, réalisés par l'industrie privée, étaient construits en deux éléments, l'ogive se vissant sur un corps cylindrique embouti. Leur recette entraînait une importante proportion de corps rebutés, interdits pour le tir au canon et déclassés pour le réemploi par mortiers ou la transformation en bombes.
Si un obus de 75 mm modèle 1900 porte deux T peints en blanc sur le corps, il s’agit d’un engin refusé par l’artillerie et réservé au tir de mortier. Cet obus n’est jamais encartouché, car tiré avec une douille séparée.
Les obus étaient armés de la fusée détonateur de 24/31 mm modèle 1899, système Robin.
On repère aisément le raté de fonctionnement tiré par cette pièce à ce que la ceinture ne présente que 12 fines rayures, sous l'angle de 6°30'.
La portée maximale de la pièce atteignait 1700 m.
L’angle de site variait de 0° à 70° et le champ de tir horizontal de 40°. La vitesse initiale maximum était de 130 m/s et la cadence de tir atteignait quatre coups à la minute.
Le tir tendu avait lieu entre 9° et 38° pour des portées comprises entre 200 m et 1700 m.
Le tir vertical était effectué entre 38° et 65° pour des portées de 1700 m à 500 m.
Les charges propulsives étaient initialement au nombre de quatre, la quatrième ayant toutefois fait l’objet d’une interdiction au cours de la guerre :
Charge 1 : 32 grammes de poudre US et 2 grammes d’EF
Charge 2 : 27 grammes de poudre US et 2 grammes d’EF
Charge 3 : 21 grammes de poudre US et 2 grammes d’EF
Charge 4 : 16 grammes de poudre US et 2 grammes d’EF
Les charges étaient renfermées dans des sachets de toile qui en portaient le numéro.
Les douilles de 75 mm T étaient courtes et renforcées pour être rechargées une cinquantaine de fois. Elles étaient organisées pour recevoir une étoupille ainsi que la charge propulsive.
Cette dernière était transportée séparément, en caisse à poudre.
Le mortier de 75 mm Schneider modèle 1915 type A pouvait se traîner à bras sur un terrain accidenté, ou être porté. Son service ne nécessitait pas de plateforme, et il:pouvait ouvrir le feu dès son arrivée en position. Sa maintenance et sa manoeuvre étaient des plus simples, et la cadence de tir relativement rapide. Son aptitude aux tirs tendus et courbes lui permettaient d’effectuer aussi bien des tirs de barrage que des feux sur objectifs fortement défilés.
Le chargement s’effectuait par la culasse. La mise de feu était déclenchée par le classique marteau mu par un cordon tire-feu.
Le canon monobloc en acier mi-dur, forgé et trempé, était pourvu de douze rayures à 6° 30’.
Vers le milieu de sa longueur, il présentait deux tourillons qui reposaient sur les flasques de l’affût. Le tourillon de gauche était partiellement strié pour en permettre l’immobilisation à l’angle de tir voulu.
La culasse était du type à coin. Elle s’ouvrait de gauche à droite et se composait d’un coin qui prenait appui par deux glissières sur les mortaises correspondantes du canon. Ce coin portait le logement du percuteur et son ressort. Le côté gauche de la culasse présentait une échancrure cylindrique pour dégager la chambre du tube et permettre le chargement.
Deux plateformes furent mises en service.
Le modèle original était large de 75 cm. Il portait quatre poignées de portage, un dispositif de fixation de l’affût, quatre trous pour enfoncer des broches d’immobilisation, et au-dessous deux évidements pour recevoir l’essieu. Il pesait 191 kilos.
Le modèle suivant était allégé. La largeur était ramenée à 50 cm. Elle se rétrécissait vers l’arrière et était évidée entre les chapes des brancards. Le poids était de 107 kilos.
Le service de pièce était effectué par un brigadier chef de pièce et cinq hommes. La voiture pouvait être déplacée sur ses roues par trois à cinq hommes, l’un dans les brancards et les autres attelés à la bricole, selon les difficultés du terrain. Les sections de six pièces étaient commandées par un lieutenant et se rattachaient aux batteries divisionnaires de 75/150.
Chaque section comprenait un officier, quatre sous-officiers, neuf brigadiers, cinquante-cinq hommes dont six pointeurs et trente six servants, trente quatre chevaux dont vingt-sept de trait, huit voitures à trois chevaux et dix-huit voitures à un cheval.
ci joint deux photos du mortier de 75 (collec.
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voici une vue rapprochée des caisses marquées "mortier de tranchée de 75 Mle 1915 9 obus explosifs":
et une page du "cours d'artillerie de tranchée" de 1917 (collec.
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Ce mortier utilise généralement des obus de rebut mle 1900 pesant 5,315 kg avec la fusées 24/31 mle 1899. Un gros "T" à la peinture les différenciaient des obus de 75 de campagne en usine.
La douille est celle du 75 mais raccourcie et renforcée par un anneau en acier placé à l'intérieur. Elle est réutilisable jusqu'a 50 fois aprés remplacement de l'étoupille à percussion qui était vissée et des sachets de charge (allant jusqu'à 4) utilisant de la poudre US (à fusil américaine) et de la poudre EF.
Le conditionnement se fait par caisses de 9 obus comme montrées sur la photos, mais les 75 de campagne ne peuvent pas utiliser cette munition puisqu'ils n'utilisent que des projectiles encartouchés à charges fixes. Le 75 T est a charge variable et à projectiles non encartouchés.
le canon vu sur : canonspgmww1guns.canalblog
une autre vue de l'engin sur une carte imprimée en Angleterre (collec.
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une autre vue de l'engin (collec.
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une autre vue de deux mortiers de 75 (collec.
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une autre belle vue arrière de l'engin (collec.
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merci à
Turpinite pour le texte